2019

UN NOUVEAU CHANTIER POUR LE DÔME

Les plus récentes opérations de restauration ont été menées à partir de 2007 sur l’église occidentale et la Crypte, dont le chantier s’est achevé en 2015. C’est au tour du dôme d’entrer dans une nouvelle phase de travaux.

UN CHANTIER PROGRESSIF

État des ceintures bases du dôme

1 – LE CLOS-COUVERT

Pour être la plus visible et la plus spectaculaire, cette partie de l’édifice, qui fait entrer la basilique dans les 10 plus hautes églises de France, est aussi la plus délicate. Il fallut presque 20 ans pour l’achever : l’abbé Haffreingue, craignant lui-même une réaction fu- neste, avait différé la pose de la calotte en plomb. De construction presqu’empirique et dressée sur des fondations primitives trop lé- gères, sa fragilité fut constatée sans surprise et seuls les renforce- ments en béton armé des années 1920-1930 purent empêcher son effondrement. Une partie de ces renforts sont aujourd’hui la principale motiva- tion de l’imminente restauration. Les fers oxydés des cerclages disposés à différents niveaux du dôme ont fait éclater les bétons, ouvrant des voies aux infiltrations d’eau. Elles seront donc rempla- cées ou restaurées en fonction de leur état.

Fresque de la Purification de la Vierge : vue après-guerre (1) – avant travaux d’ur– gence (2)

Fresque de la Purification de la Vierge : vue après travaux d’urgence – détail (3)

2 – LES FRESQUES

Ces opérations d’ordre structurel et esthétique seront le prélude à une campagne inédite de restauration des 6 fresques qui ornent les chapelles programmée dans un second temps. Cette temporalité est nécessitée par l’évolution climatique de la bâtisse, consécutive aux travaux de maçonnerie qui vont l’assécher. Pour la première fois dans cette longue série de travaux, les deux interventions sont pro- grammées dans le même chantier.

Réalisées entre 1863 et 1865, les fresques qui ornent les chapelles du dôme de part et d’autre de la chapelle axiale sont consacrées aux cycles de la vie de la Vierge : l’Immaculée Conception, la Nativité de la Vierge, la Présentation de la Vierge au temple, l’Annonciation, la Visitation, la Purification. Œuvres de Charles Soulacroix, mandaté par l’abbé Haffreingue, elles ont cette particularité d’être de véritables fresques, technique peu répandue sous notre climat qui ne lui est pas favorable.

Les 6 fresques présentent un état de conservation médiocre, en dépit de cam- pagnes de restauration menées en 1889, 1928 et 1976. Si 4 d’entre elles ont gardé leur intégrité, la Présentation de la Vierge au temple et la Purification sont par- ticulièrement dégradées en raison de leur situation. Occupant le mur intérieur de 2 chapelles hors-œuvre dont les terrasses poreuses ont subi des infiltrations d’eau, elles présentent aujourd’hui d’importantes zones lacunaires et une situa- tion sanitaire préoccupante, objet des travaux d’urgence en cours d’achèvement. Ceux-ci, menés dans un objectif de traitement des enduits et de consolidation de l’existant, ont néanmoins apporté des résultats satisfaisants sur la lisibilité (et la qualité) des décors sauvegardés.

La restauration proprement dite des 6 fresques interviendra d’ici un an environ.

L’OPÉRATION VISE ÉGALEMENT

  • Au nettoyage des maçonneries en pierre et au remplacement des plus al- térées pour un volume estimé de 160 m3 de pierre à tailler ou à sculpter.
  • A la restitution intégrale des verrières (constituées de plus de 500 verres) ; leur teinte unie, jaune et blanche, sera reconduite : elle correspond à l’in- tention d’origine conformément à l’inspiration néoclassique de la bâtisse, qui prône la quête de luminosité.
  • Au nettoyage des statues et à la restitution éventuelle des plus dégradées
  • Au remplacement des couvertures (sauf calotte) et menuiseries.

Intervenir sur un édifice haut de 100 mètres pose d’emblée l’épineuse question de l’échafaudage qui sera posé par paliers successifs pour s’arrêter à la base de la calotte en plomb, soit à 70 m. Une telle hauteur a nécessité des sondages géotechniques pour apprécier la nature et la stabilité du sol. Le lanternon, mo- mentanément privé de la statue de la Vierge, servira à l’acheminement du ma- tériel.